« Comme pour la plupart de mes autres défis, 99% des gens diront que ce n’est pas possible, et pourtant ! » Après avoir longtemps bravé les océans, il change d’élément et s’apprête à se couvrir de sueur et de poussière dans les étendues arides et sauvages du continent sud-américain à l’occasion du Dakar 2017. Son credo : « A chacun de réaliser ses rêves, même les plus fous ».

Conférence handicap sans bras sans jambes, le dépassement de soi

« J’ai décidé de vivre ! » Il a réussi à traverser la Manche à la nage en un temps record de 13 heures et 30 minutes.

« Je suis mort le 5 mars 1994 ! J’affirme que ma vie s’est arrêtée ce jour-là. Puis une autre a commencé… »

« J’ai puisé, je ne sais où, une force surhumaine qui m’a permis de me maintenir en vie. Ce que j’ai vécu après mon accident n’était que du bonus malgré le coma, les amputations, la rééducation, le désespoir… Mais, à mon réveil, lorsque je me suis découvert sans bras ni jambes, j’ai supplié la mort de venir me chercher. Une fois dépassée cette plongée en enfer, la vie renaît. »

Pour remonter cette pente vertigineuse, il n’a pas attendu que les choses viennent à lui. Il ne faut attendre que de soi-même. Il n’est pas nécessaire de tenter l’impossible, il suffit d’une impulsion, même minime, pour mettre en marche ses propres envies, ses propres rêves.

Combien ont dû penser, après son accident, qu’il aurait mieux valu qu’il meurt, que, dans son état, la vie n’avait plus de sens ? Or, il est la preuve que la vie ne s’arrête pas avec le handicap : il faut lui tenir tête. A tous ces pessimistes qui l’imaginaient dans la tombe, il affirme qu’il est désormais chanceux, plein d’envies et de projets. Il est certain qu’aujourd’hui on le regarde pour ce qu’il est et non pour ce qu’il paraît.

Exemple même de la résilience, athlète quadri-amputé, il continue de prouver que tout est possible et que malgré l’adversité, quelle qu’elle soit, chacun d’entre nous peut puiser cette force en soi et s’accomplir. Pour Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, « il est de ceux qui démontrent, comme une aventure stupéfiante, que l’on est jamais totalement soumis. Je pense que ce goût du dépassement de soi n’est pas étranger à la victoire contre la mort qu’a remportée ce champion. Il a vu la mort, il l’a côtoyée, elle n’a pas pu l’emporter, il a été le plus fort. »

Langue : Français.