Alors que la référence à la Vertu n’est plus assumée… Paradoxe de notre époque où « le moralisme coule à plein bords », alors que la référence à la Vertu n’est plus assumée… Comme chaque année, un académicien désigné, s’offre le plaisir de discourir sur la vertu ! Talents et Académie Française…
Cette année, c’est l’historien Pierre Nora qui a mis en exergue le paradoxe de notre époque où « le moralisme coule à plein bords », alors que la référence à la Vertu n’est plus assumée.
En rappelant que ce mot de vertu a perdu la force que lui avait donnée l’Antiquité, Pierre Nora a critiqué la tyrannie des bons sentiments qui l’avait remplacé, notamment dans les médias. « Nous n’avons plus de saints, plus de héros, plus de sages, ni en général de modèle d’autorité morale. Mais ce sont toutes les victimes du mal qui sont les nouvelles incarnations du Bien et donc les figures approchées de la vertu. » II dénonce la dérive moralisante en Histoire, rappelant que le besoin de juger le passé à l’aune du présent était le pire ennemi de l’historien, parlant de la loi Gayssot qui a ouvert la porte à la pression revendicative de tous les groupes de victimes auto désignées. « A quand la criminalisation juridique des croisades » ? s’est-il écrié.
Il conclua, citant Rousseau , en précisant que celui-ci n’était pas pour autant un modèle de vertu. « La vertu c’est ce que nul ne peu! apprendre que de soi-même et ce que vous ne saurez jamais si votre cœur ne vous a répondu d’avance (…) rentrez en vous même, écoutez : cette voix secrète qui parle à tous les cœurs et soyez vertueux pour savoir ce que c’est que de l’être. »
Le secrétaire perpétuel, Hélène Carrère d’Encausse a dénoncée le défaitisme concernant l’avenir de la langue française. « Jamais le français n’aura été autant bouleversé et enrichi ». Yves Pouliquen, lui, a lu le palmarès des prix décernés par l’Académie Française.