Libres sont les papillons : une handicapée de l’amour et un aveugle en quête d’indépendance. Spectacle remarquable et très touchant pour la Sensibilisation aux handicaps par le théâtre d’entreprise.
Libres sont les papillons
Théâtre d’entreprise
Handicapée de l’amour et un aveugle en quête d’indépendance
Libres sont les papillons, adaptation de l’auteur américain Leonard Gershe, met en valeur deux jeunes comédiens aux talents exceptionnels : Lola Zidi (vue à la télévision dans Les Bleues) et Antoine Morin (« Terre de Lumière » de Stéphane Kurc).
La première excelle à jouer son personnage d’handicapée de l’amour qui prend systématiquement la tangente. Quant au brillant Antoine Morin, il montre toute l’étendue de son talent dans un rôle ô combien délicat : celui d’un aveugle en quête d’indépendance. Sensible, fragile et révolté, il offre à son personnage une tonalité juste et touchante.
La Conférencière RSE, Handicap, Comédienne, metteur en scène, Hélène Zidi-Cheruy (fille de Claude et mère de Lola) a remis au goût du jour cette pièce, laissant place à des dialogues très travaillés, modernes, cyniques et drôles. Le laboratoire de l’acteur propose donc une pièce rare, romantique, réaliste et intelligente.
La pièce
« C’est pas une blague ! Je suis aveugle mais ça va, je te jure. T’as pas à avoir de complexes… J’en ai pas ! »
Benjamin est un jeune homme aveugle dont la cécité n’empêche ni l’enthousiasme et surtout pas l’humour ! A 20 ans, il quitte une mère surprotectrice et s’installe seul à Paris. Il y fait la rencontre d’Ava, une jeune femme pleine de fantaisie, libre dans son cœur et dans sa tête, et passionnée de chant et de comédie.
A chacun son handicap : la vue et le cœur.
Intervient alors la mère de Benjamin et le doute s’installe : peut-on vivre une relation d’amour avec un handicapé visuel ? La responsabilité n’est-elle pas trop lourde ? L’amour sera-t-il plus fort que tout ?
Une comédie drôle, moderne et sincère sur le handicap et la difficulté d’aimer aujourd’hui.
Histoire de la pièce
Benjamin (Tahar Rahim, magnifique, d’une bonne humeur contagieuse) est aveugle de naissance, même s’il fait illusion dans ses déplacements, rodés au millimètre par un acteur étonnant. Sa jeune voisine, Ava, petite brune délurée, n’y voit d’abord que du feu. Benjamin vient d’emménager dans un appart pas génial, dans un quartier pourri… selon sa mère (Hélène Zidi-Chéruy, la Conférencière RSE, parfaite en mère envahissante) n’a rien à faire là, dans l’appart de Benjamin. Sa présence énerve passablement le fils. Elle passait là « par hasard », histoire d’apporter les fringues qu’elle lui a achetées -par hasard- dans un quartier où elle n’a rien à faire.
Elle a rompu leur pacte, qui consistait à laisser Benji se débrouiller tout seul pendant deux mois. Et puis elle pourrait arrêter de l’affubler de ce sobriquet ridicule : il a vingt ans tout de même ! Faut dire que « Benji Black-out » est la créature de la mère, écrivaine. Elle avait inventé ce personnage lorsque son fils traversait lui-même des épreuves difficiles dans son enfance : apprendre à nager, affronter sa différence à l’école ou dans la rue…
Evidemment, elle tombe vraiment mal : Benjamin vient juste de faire connaissance avec Ava, la petite nana culottée qui habite sur le même palier. Enfin culottée, elle ne l’est plus vraiment. Ils ont fait connaissance d’un peu près, tous les deux : Benjamin est bien obligé de toucher les personnes auxquelles il s’adresse pour les « voir ». Ava (splendide Lola Zidi, au jeu nerveux, l’émotion à fleur de sa jolie peau) a une vingtaine d’années, elle a déjà été mariée, six jours précisément. La mère, ça la scie. De toute façon, cette fille vulgaire, future chanteuse ou actrice, n’est pas faite pour son fils, c’est flagrant, pas plus d’ailleurs que la précédente, Juliette, alors elle va s’arranger pour lui faire peur. Par hasard, mine de rien : « Vous imaginez vivre avec un handicapé, vous ? » Ava, peu farouche, et pas très courageuse, (re)sautera vite dans les bras du metteur en scène (Attilio di Costanzo, très convaincant dans le rôle de la tête à claques) qui lui propose « un petit rôle sympa » dans une pièce expérimentale … A vous de voir comment ça finit ! On croit s’en douter, et puis…
« Libres sont les papillons » n’est pas une pièce misérabiliste, pleurnicharde, ou bien pensante sur le handicap. « L’essentiel est invisible pour les yeux ! » On rit beaucoup, on applaudit à la mise en scène vive et rythmée, on a parfois les larmes aux yeux : pas des larmes d’apitoiement, celle d’une émotion qui perle d’un « regard » d’aveugle qui vrille l’âme.
1h20 de bonheur pour l’égalité des chances pour tous !
Les Handicaps
Cette pièce sincère met en exergue avec humour, simplicité et modernité tout un éventail de discriminations que subissent les jeunes adultes handicapés visuels incarnés par le personnage de Benjamin. En effet, tous les personnages renvoient constamment à Benjamin son handicap, et donc leurs doutes sur sa capacité à s’intégrer socialement, amoureusement et professionnellement dans la vie.
Si cette pièce dénonce ces discriminations, elle apporte également une réponse positive à ces questions puisque Benjamin, par l’acceptation de son handicap, de ses doutes et sa foi en la vie va montrer à tous les personnages et au public qu’il est capable de tout, malgré la cécité. Si Hélène Zidi-Chéruy a choisi d’adapter et de mettre en scène « Libres sont les papillons », c’est qu’elle avait à cœur de parler du handicap et dénoncer simplement ces premières discriminations que subissent les jeunes aveugles, particulièrement à partir de l’Année Européenne de l’Egalité des Chances pour Tous.
L’adaptation moderne, simple, directe d’Hélène Zidi-Chéruy et l’interprétation naturelle et pleine d’humour des comédiens font de cette pièce un véritable hymne à l’humanité.
L’auteur
Auteur, scénariste et compositeur, Leonard Gershe (1922 – 2002) a vécu l’âge d’or du cinéma américain, travaillant notamment aux côtés de Georges Cukor et de Judy Garland en tant que compositeur pour « Une étoile est née ».
En 1957, il connaît son heure de gloire en signant le scénario de « Drôle de frimousse » de Stanley Donen avec Fred Astaire et Audrey Hepburn, couronné par une nomination à l’Oscar du Meilleur Scénario Original.
En 1969, son unique pièce, « Libres sont les papillons » connaît un succès fulgurant sur Broadway, cumulant plus de 1000 représentations et des acteurs de renom tels Gloria Swanson. En 1972, il signe l’adaptation au cinéma avec Edward Albert, Goldie Hawn et Eileen Heckart. Pour leur performance, Eileen Heckart recevra l’Oscar de la Meilleure Actrice dans un Second Rôle et Edward Albert le Golden Globe du Meilleur Espoir Masculin.
La Conférencière RSE, Comédienne, metteur en scène
La Conférencière RSE, Handicap, Hélène Zidi-Chéruy, metteur en scène, adaptatrice et comédienne, rôle de Madame Jarry. Fille de Claude Zidi, réalisateur césarisé des « Ripoux » ou encore d’ « Asterix », Hélène Zidi-Chéruy commence dès 16 ans sa formation de comédienne en suivant les cours au Conservatoire de Nice, puis auprès de Blanche Salant, pour assister enfin, à New York, à l’enseignement de l’Actor’s Studio dispensé notamment par Paul Newman.
Elle fait ses premiers pas sur scène sous la direction de Jean-Pierre Bisson dans « L’amour est italien, la mort est française », incarne le rôle d’Irina dans « L’homosexuel ou la difficulté de s’exprimer » de Copi (mise en scène Alain Corrieras), joue avec Bernard Murat et Sarah Sanders « Si jamais je te pince, j’invite le colonel » (mise en scène de Jean-François Prevant), « Coup de soleil » de Marcel Mithois aux côtés de Danielle Darrieux (mise en scène de Jacques Rosny), « Fool for love » de Sam Shepard avec Niels Arestrup (mise en scène de Andréas Voutsinas) et « Le plus heureux des trois » d’Eugène Labiche (mise en scène Etienne Bierry).
Elle est également assistante à la mise en scène de Jacques Rosny pour « La vie est ailleurs » d’Israël Horovitz avec Jacques Duphilo et Sonia Vollereaux. Par la suite, Hélène Zidi-Chéruy délaisse les planches pour devenir directrice de casting et le plaisir de diriger des comédiens se fait de plus en plus fort. C’est ainsi que tout naturellement elle évolue vers le coaching personnel, notamment pour Laetitia Casta lors de sa première apparition à la télévision dans « La Bicyclette Bleue » de Thierry Binisti, pour Sandra Speichert pour son rôle récompensé par le prix Romy Schneider dans « Profil Bas » de Claude Zidi, Laurence Boccolini pour son rôle dans « Les Ripoux 3 », Laura Presgurvic dans « Autant en emporte le vent », Aïssa Maiga, Mathias Mlekuz, Alysson Paradis, Célia Granier Deferre, Raphaël Poulain, Yannick Noah et bien d’autres dont elle taira les noms par discrétion… Elle crée en 2000 le Laboratoire de l’Acteur, atelier d’entraînement pour acteurs. La création du Théâtre Côté Cour s’impose pour y installer dans un premier temps le Laboratoire de l’Acteur, qui devient rapidement le tremplin d’auteurs, d’acteurs et de metteurs en scène. Hélène Zidi-Chéruy ouvre le Théâtre Côté Cour en 2002 et en devient la directrice avec Frédéric Chéruy. En 2004, elle met en scène « Quatre chiens sur un os» de John Patrick Shanley qui fut joué au Théâtre Coté Cour. En 2005 et 2006, « Le Tigre » de Murray SchisgaL est sa seconde mise en scène. Sa troisième mise en scène, «Tenue de soirée » de Bertrand Blier dont elle a fait l’adaptation, a été crée au Théâtre Côté Cour en avril 2006, avant de recevoir un bel accueil au Festival d’Avignon 2006 et une reprise au Théâtre Rive Gauche à Paris.
« Libres sont les papillons » de Leonard Gershe est sa quatrième mise en scène. Elle y incarne également le rôle de Madame Jarry.
Lola ZIDI, rôle d’Ava. Formée au Laboratoire de l’acteur avec Hélène Zidi-Chéruy. A tourné pour la télévision : «Les bleus» réalisé par Didier Le Pêcheur. «Préjudices» réalisé par Frédéric BERTHE. « Navarro – Disparition » réalisé par Jean Sagols. « P.J. » réalisé par Gérard Vergez. « La mère de nos enfants » réalisé par Jean-Louis Lorenzi. « Au bénéfice du doute » réalisé par William Crespin. «Ca s’appelle grandir» réalisé par Alain Tasma. Prix Spécial Meilleur Espoir au Festival de Luchon 2001. « Une famille à tout prix » réalisé par Jacques Renard.
Antoine Morin, rôle de Benjamin. Formée au Conservatoire National de Région de Montpellier, puis au Conservatoire d’art dramatique du 10è arrondissement Paris. Il travaille la danse classique au Centre du Marais puis participe Conservatoire d’art dramatique du 11è arrondissement Paris. Il joue pour le cinéma : « De la guerre » second rôle du long métrage de Bertrand Bonello. A la télévision : «Terre de Lumière» de Stéphane Kurc, rôle de Toine, ainsi qu’au théâtre.
Langue : Français.
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